Série documentaire sur les Terrains d’Aventure anglais

Lors des journées d’études du programme de recherche TAMARA : des Terrains d’Aventure en Mouvement en Auvergne Rhône Alpes, Olessia Chevé, étudiante en design nous a présenté le podcast qu’elle a produit à l’occasion d’un voyage d’étude en Grande Bretagne.

Profitez des vacances pour vous lancer dans l’écoute de ces 5 épisodes, riche en informations sur les Terrains d’Aventure, l’enfance, le jeu libre et l’aménagement de nos villes. Quelques prises de notes accompagnent les vidéos au fur et à mesure du visionnage.

Si comme moi vous n’êtes pas bilingue, regardez les vidéos, les interventions des playworkers sont traduites.

À propos

Quelle relation entre le jeu et la construction de notre regard sur le monde ?

Les Terrains d’Aventure sont des aires de jeux un peu particulières où les enfants, accompagnés de profesionnel·les, peuvent venir gratuitement pour jouer et construire leurs propres univers. Dans ces terrains vagues, les enfants sont encouragé·es à s’amuser en toute liberté : en étant autorisé·es à prendre de la hauteur ou de la vitesse, se perdre, engager une ludicité physique, ou utiliser des outils… Le tout près de la nature et avec des matériaux de récupération !

À l’antipode de nos quotidiens capitalistes, ces lieux permissifs, anti-autoritaires et collectifs ne sont pas sans interroger appropriation de l’espace public et relation à l’enfance. De plus en plus considérés, ils se présentent alors comme les nouveaux espaces à l’éducation à la transition écologique.

Quelles clés auraient ils donc à nous transmettre ? Vers une société plus respectueuse, plus solidaire et plus autonome…

Olessia Chevé

Épisode 1 : Une histoire de vagues

Extraits

« Pour se construire sainement, les enfants ont besoin d’avoir accès à une offre plurielle de jeu. »

« Bob Hughes, ancien playworker, a défini 16 types de jeu : le jeu symbolique, le jeu brutal, le jeu socio-dramatique, le jeu social, le jeu créatif, le jeu de communication, le jeu dramatique, le jeu locomoteur, le jeu profond, le jeu exploratoire, le jeu de fantaisie, le jeu imaginatif, le jeu de maîtrise, le jeu d’objets, le jeu de rôle, le jeu récapitulatif. »

Mais alors, jouer avec des scies, des marteaux, jouer avec le feu, grimper aux arbres, sur une échelle n’est-il pas dangereux ?

« Nous, les adultes, peut-être à cause des médias, à cause de la façon dont nous sommes programmés, nous supposons juste le pire de tout. En fait, je pense que c’est parce que nous sommes parents, on envisage le pire des scénarios, très souvent. Mais on oublie toujours qu’il y a beaucoup d’étapes avant de nous couper le bras. Il y a beaucoup d’étapes littéralement, avant d’arriver au sommet de l’échelle. Il y a beaucoup d’étapes avant de passer de zéro feu à feu géant. et nous devons marcher assez près pour vraiment nous blesser. On oublie parfois qu’il y a beaucoup d’étapes entre les deux et ces étapes, nous ne faisons pas confiance aux enfants pour les franchir à leur rythme de la manière dont ils en sont capables. »

« Si nous passons la totalité de l’enfance à protéger et programmer les enfants, 18 ans d’enfance soigneusement enveloppés dans du papier bulle, qu’est ce qu’on fait quand ils arrivent à 18 ans ? Juste déballé et dire : « Voilà, je ne t’ai rien donné, maintenant vas-y et sois un adulte ! Pourquoi tu ne le fais pas correctement ? Allez ! » Ça ne marchera pas, n’est-ce pas ? »

« Nous ne pouvons pas envoyer les enfants dans le monde sans équipements, sans outils, on doit les laisser faire quelque chose pour se préparer. Je pense que jouer est une très bonne façon de le faire. »